Ne pleure pas, si tu m’aimes
Je suis seulement passé de l’autre côté.
Je suis moi. Tu es toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas un ton différent.
Ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Pris, souris, pense à moi, prie avec moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été
sans emphase d’aucune sorte, sans trace d’ombre.
La vie signifie toujours ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce qu’elle a toujours été : le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée ?
Simplement parce que je suis hors de ta vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin…
Tu vois, tout est bien.
Ne pleure pas si tu m’aimes.
SI tu savais le don de Dieu et ce que c’est que le ciel.
Si tu pouvais d’ici entendre le chant des anges et me voir au milieu d’eux !
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les horizons
et les champs éternels, les nouveaux sentiers où je marche !
Si un instant tu pouvais contempler comme moi la Beauté
devant laquelle toutes les beautés pâlissent !
Quoi ! Tu m’as vu, tu m’as aimé dans le pays des ombres
et tu ne pourrais ni me revoir,
ni m’aimer encore dans le pays des immuables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens
comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient,
et quand un jour que Dieu connaît et qu’il a fixé
ton âme viendra dans le ciel où l’a précédée la mienne,
ce jour-là tu reverras celui qui t’aimait et qui t’aime encore,
tu retrouveras son coeur, tu en retrouveras les tendresses épurées.
Essuie tes larmes et ne pleure pas si tu m’aimes.
Texte original du texte de Saint Augustin
Si tu savais le don de Dieu et ce c’est que le Ciel !
Si tu pouvais d’ici, entendre le chant des Bienheureux,
et me voir au milieu d’eux !
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux
les immenses horizons et les nouveaux sentiers où je marche !
Si, un instant, tu pouvais contempler comme moi la Beauté
devant laquelle toutes les beautés pâlissent !
Quoi… ? tu m’as vu… tu m’as aimé dans le pays des ombres
et tu ne pourrais ni me revoir, ni m’aimer
dans le pays des immuables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens
comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient,
et quand, un jour que Dieu seul connaît et qu’il a fixé
ton âme viendra dans le Ciel ou l’a précédée la mienne…
Ce jour-là, tu me reverras et tu retrouveras mon affection purifiée.
A Dieu ne plaise qu’entrant dans une vie plus heureuse,
je sois infidèle aux souvenirs et aux vraies joies
de mon autre vie et sois devenu moins aimant !
Tu me reverras donc, transfiguré dans l’extase et le bonheur,
non plus attendant la mort,
mais avançant, d’instant en instant,
avec toi, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie !
Alors… essuie tes larmes et ne pleure plus… si tu m’aimes ! »
Saint Augustin